La chronique d’Arnaud-Louis Chevallier : Visite de l’exposition Femin’Art 4

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Je fréquente les vernissages depuis plus de 40 ans. Au début, j’y allais pour des raisons professionnelles : je dirigeais des discothèques à Paris et c’était, pour moi, une occasion de distribuer des invitations aux personnes les plus charismatiques ou les plus étranges que je pouvais y croiser. Elles devenaient de captivantes attractions pour les personnes qui venaient et payaient dans mes boites. Je me considérais alors comme une sorte de sculpteur de public, jouissant parfois du plaisir éphémère d’un cocktail de personnes parfaitement réussi.

Aujourd’hui, témoin de plusieurs décennies d’évolution de l’art contemporain, je n’ai plus aucune activité la nuit et je m’intéresse simplement aux œuvres mais aussi, de par ma pratique passée, aux artistes, car je considère qu’un tableau n’est intéressant que si son peintre a quelque chose à dire. C’est souvent le cas.

Je suis allé dernièrement à l’exposition Femin’Art 4, une exposition collective d’artistes femmes, à Concorde Art Gallery, au-dessus d’un sex-shop au 179 boulevard Lefebvre à Paris XVème. J’y ai été plus particulièrement séduit par les trois artistes suivantes.

Soraya de VITTORIA est une peintre qu’on remarque de loin : d’un port altier, les cheveux peroxydés presqu’à ras, elle impose son style avec élégance et témérité. Ses tableaux sont à son image, amples, colorés et créatifs, d’une finition patiente et minutieuse. Les œuvres exposées présentent des visages de femmes, célèbres ou non, entourés de nuages de couleurs qui accentuent leur mystère.

J’ai tout particulièrement apprécié le tableau intitulé « Bubble gum » où le buste de la charmante jeune femme qui y est représentée est caché par des dizaines d’authentiques malabars dans leur emballage d’origine. C’est une invitation à la rêverie et aux émois de l’adolescence.

G6k ADAMS est une femme pétillante et joyeuse, en perpétuel mouvement, qui propose des toiles où transparaissent ses influences gitanes et de street art. Ses tableaux élancés et acidulés font penser à l’univers fantasmatique des strip-teases forains, des trains fantômes et des manèges multicolores. Ils plongent le spectateur dans la joie presque enfantine de redécouvrir le monde mystérieux des adultes.

Pour ma part, je me suis attardé sur un triptyque de nymphes, astucieusement intitulé « Nymphes 1 », « Nymphes 2 » et « Nymphes3 », en particulier « Nymphes 2 » qui présente une jeune femme légèrement dénudée et aux cheveux rouges dans un décor qui rappelle l’Art Nouveau.

JODY est une artiste discrète et délicate dont les tableaux apportent à la fois de la fraicheur et des ondes positives. Ceux qu’elle expose à Femin’Art 4 présentent une belle unité, avec des couleurs atténuées et une tonalité générale entre le beige et l’ocre clair. L’ensemble est à la fois imposant et apaisant.

Mon œil a été particulièrement attiré par un tableau intitulé « Le petit short » qui comme dans les œuvres hyperréalistes, se concentre sur un détail particulièrement sexy, en l’occurrence des fesses rebondies d’une jeune femme, mises en valeur par le mince tissu en jean d’un short.

On ne peut pas, dans une courte chronique, parler de tout le monde. Trois autres artistes, toutes dignes d’intérêt, exposent également à Femin’Art 4 : Sylvie NOIRET, Barbara PETIT LISY et SHANA. L’exposition est visible jusqu’au 18 mai 2024.