C’est en mars 2023 qu’un nouveau lieu dédié à la photographie a ouvert, au 43 rue Beaubourg à Paris : le studio Idan. C’est à la fois une galerie d’art, un studio de photographie et un atelier de création. Y ont déjà été exposés, notamment, Arnaud Baumann, avec une magnifique collection de portraits de célébrités faisant la fête au Palace, Dina Goldstein qui a proposé une collection hilarante de clichés revisités autour de l’univers de Barbie ou encore Manon Deck-Sablon, qui nous a proposé des images d’une grande esthétique, inspirées des corps et de l’architecture.
J’aime bien me rendre au studio Idan lorsqu’y sont organisés des vernissages car c’est l’assurance d’y retrouver des personnes que je connais, qu’il s’agisse de stars de la nuit, de collectionneurs, de journalistes, ou de simples esthètes. L’espace est agréable, même lorsqu’il y a beaucoup de monde. Le champagne coule à flot et le promoteur de l’endroit, Idan Wizen, artiste lui-même, a su s’entourer de personnes bienveillantes et compétentes, en particulier de jeunes femmes venues de partout en Europe qui sont toujours promptes à répondre aux questions des visiteurs. Au rez-de-chaussée, on peut contempler l’exposition en cours et au sous-sol se trouvent des œuvres représentatives des précédentes collections. On peut également acheter des œuvres originales, y compris des expositions antérieures, à des prix pour toutes les bourses.
En ce moment, on peut y admirer The Boomer Collection. Il s’agit de photographies de personnes dénudées de tous âges réalisées par Idan Wizen dans un salon représentatif de l’esthétique des années 70, avec un sofa moelleux orange et des murs recouverts d’un papier orange et marron symptomatique de l’époque. L’exposition est le résultat du moment d’un projet entrepris depuis 2009 et intitulé Un Anonyme Nu Dans le Salon pour lequel l’artiste a déjà photographié plus de 3000 personnes afin, selon ses propres termes, de « représenter l’humanité telle qu’elle est, dans son état le plus naturel, sa nudité et sa diversité. »
Je reçois l’invitation au vernissage de The Boomer Collection et vois qu’un dress-code est suggéré : celui des années 70. Le siècle n’étant pas précisé, j’opte pour le XIXème et m’habille d’une chemise à col cassé avec lavallière, d’une redingote et d’un chapeau haut-de-forme : je fleure bon les années 1870, entre Jules Ferry et Louis-Antoine Garnier-Pagès. Arrivé sur place, je découvre le décor où ont été prises les photographies de l’exposition, dans un petit salon attenant à la salle du sous-sol. Il est possible de s’y faire photographier nu. J’y rencontre Philippe et Joël que j’avais déjà croisés, entre autres, à la Concorde Art Gallery. Ils n’ont pas raté l’occasion de se dénuder et m’invitent à une intéressante composition métaphorique et intemporelle où j’incarne la bourgeoisie triomphante et impassible à la misère des autres. J’accepte avec joie. Je suis partisan de l’autopromotion permanente.
Le projet Un Anonyme Nu Dans le Salon se poursuit
pendant toute la durée de l’exposition The Boomer Collection
jusqu’au 14 juin 2024 au studio Idan, 43 rue Beaubourg, 75003 Paris.