Attentes et tentations : Les charmeuses et leur fakir
Il est ici des femmes traversées par l’ondoiement de leur corps aux troublantes transparences, aux poses soignées et dégagées de l’effet civilisateur du vêtement. MUSSET (au nom idéal…) prouve que le sexe jamais n’est vraiment apprivoisé. Il est érotisé jusqu’aux lois qui souvent rêvent de le bannir. L’angélique suggestion d’un sein crée par exemple une apparition presque impalpable et comme au bord de l’extinction. Au bord aussi d’une renaissance.
Ces corps sont dans la promesse d’éclore. Ils s’offrent et rarement se refusent par discrétions allusives sans pour autant mettre le moindre bémol sur la tentation de jouer éventuellement d’une fausse naïveté.
De la nudité jaillit un véritable « cubisme » car le photographe joue sur un rendu simultané de facettes intimes et publiques. L’intimité ne se remodèle pas selon nature, mais l’artiste invite selon son regard à une fouille archéologique symbolique, savante et attachante.
Surgit le regard de l’artiste sur la féminité quasi absolue ouverte à la vraie liberté. Celle qui fonde, qui brise, qui tend à occuper tout l’espace et faire le vide autour d’elle. À l’inverse de ce regard d’homme, la femme crée autour d’elle une inflorescence qui la prolonge et l’isole. La femme peut se voir en saltimbanque. Elle avance nue dans l’imbroglio d’une passementerie perverse. Elle prend, angélique parfois, les traits d’un archétype obsessionnel. L’amour pour elle n’est plus une menace assumée mais un jeu de poupée.
Poupée qui ne craint jamais l’épanouissement éphémère des roses du matin.